Vous avez un projet d'épargne ?
Que ce soit pour défiscaliser, faire fructifier votre argent ou épargner pour vos enfants, notre simulateur vous guide vers les solutions adaptées à vos objectifs !
Il faut le reconnaître, la finance est surtout un monde en costume cravate. Les femmes ne manquent pourtant pas d’épargne à placer ou d’envie de se lancer. Alors pourquoi investissent-elles peu voire pas du tout sur les marchés financiers ? Quels sont leurs freins ? Et quels investisseurs seraient-elles si elles osaient ? Pour répondre à toutes ces questions, nous passons le micro à une femme, et pas n’importe laquelle, à la Head of Sales de Mon Petit Placement. Valentine, c’est à toi !
MPP : Hello Valentine, peux-tu nous dire en tant que femme, quel est ton rapport à l’investissement ?
Valentine : Je travaille et j’ai fait toutes mes études dans la finance, mon point de vue est donc forcément biaisé (rires). En revanche, en observant mon entourage proche, famille et amies, je constate que les femmes ont un rapport à l’investissement vraiment différent de celui des hommes. Là où ces messieurs sont plutôt guidés par une recherche de performance, “ Combien ça rapporte ? “, les femmes, elles, pensent projets. Investir pour quelque chose, les études des enfants ou un achat immobilier par exemple. Elles ont tendance à avoir un rapport plus réfléchi par rapport à l'argent et l'investissement, parfois un peu plus rationnel !
MPP : D’après-toi, cette différence provient-elle uniquement du sexe ?
V : Non, je pense que ça va bien au-delà de la distinction homme – femme. Regarde, je gère mon épargne de précaution, j’investis dans des projets et je garde même une poche de spéculation. Pourtant, je suis une femme. Sur le papier, ce n’est pas le profil de type qu’on dresse d’une investisseuse.
Ce n’est donc pas une question de sexe, mais plutôt de connaissances. Un novice et un expert, qu’ils soient hommes ou femmes, n’auront pas les mêmes réactions, car pas le même niveau d’information pour préparer, agir, actionner, optimiser...
En revanche dans le tempérament, l'expérience prouve que les hommes sont plus spontanés et les femmes plus mesurées. Elles préfèrent donner du sens. Faire du profit pour faire du profit les excite beaucoup moins.
MPP : Si je te dis que seulement 23% des femmes investissent, quelle est ta réaction ?
V : Ça me désole ! Les hommes et les femmes ont les mêmes priorités : une bonne gestion financière, une transmission optimisée, une maîtrise de sa fiscalité.... Malgré tout, il subsiste plus de barrières à l’entrée du côté femme.
Elles ont, historiquement, des dizaines d’années de retard d’éducation financière, sont enfermées par des normes masculines et se retrouvent face à des interlocuteurs désintéressés. On a tous en tête ce rendez-vous à la banque où le conseiller ne s’adresse qu’à Monsieur, avec des mots compliqués que Madame “ ne comprendra pas”.
Résultat, les femmes se sentent exclues et ont une vraie défiance à l’égard du monde de la finance.
MPP : Le manque de connaissance est pour toi le frein principal des femmes à investir ?
V : L’histoire de l’émancipation financière des femmes en est la preuve. J’ai toujours 3 dates clés en tête : jusqu’en 1891, les femmes étaient reconnues “ majeures incapables “par le code napoléonien et jusqu’en 1907, le salaire d’une femme était versé à son mari.
Deux guerres mondiales ont ensuite donné aux femmes l’occasion de prendre le pouvoir de leur vie économique, de travailler et de gagner de l’argent. En 1965 seulement, les femmes peuvent ouvrir un compte en banque sans leur mari.
Si l’on se met dans les bottes d’une femme de 30 ans aujourd’hui, cela voudrait dire que sa grand-mère n'a pu ouvrir un compte, seule, qu’à l’âge de 35 ans seulement. C’est fou quand on y pense !
Le pire, c’est qu’en 65, malgré les campagnes publicitaires des banques, les femmes ne se sont pas forcément précipitées pour ouvrir un compte. Pourtant, 40% d’entre elles travaillaient sans pouvoir gérer elle-même leurs finances. Bref, il y a un vrai héritage culturel des femmes à l’argent.
MPP : Penses-tu que les marchés financiers peuvent s’ouvrir aux femmes ?
V : Oui, sans aucun doute. Les femmes peuvent évidemment devenir des professionnelles de la finance. D’autant plus que des études montrent que quand les femmes passent à l’action, elles deviennent des maîtres de l’investissement. Une fois lancées, 80% d’entre elles investissent près d’un tiers de leur revenu mensuel net : investir moins, mais souvent pour lisser son point d'entrée sur les marchés !
Je pense qu’il faut prendre le temps d’expliquer aux femmes qu’investir est une vraie opportunité de participer à l’économie, à la vie de demain. Il faut leur donner les clés pour réussir et susciter leur intérêt, ce qui n’est pas toujours simple.
Une fois que ça sera le cas, je ne vois pas pourquoi les femmes ne pourraient pas elles aussi donner leur avis au diner du samedi soir sur les performances des actions du CAC 40 (rires).
MPP : Quels conseils donnerais-tu à celles qui hésitent à se lancer ?
V : La première étape, c’est évidemment de s’informer. Les femmes ont davantage besoin d’avoir un socle de compétences et de connaissances avant d’investir, sinon elles n’iront pas.
Ensuite, c’est se lancer ! On devient investisseur en plaçant son argent sur les marchés financiers, en prenant des décisions d’investissement, en voyant comment on réagit face à la hausse et à la baisse, aux arbitrages ou à la gestion du stress. Oser, est le meilleur moyen de connaître son profil d’investisseur.
Enfin, se faire accompagner. Plusieurs plateformes laissent les investisseurs autonomes, mais lorsque l’on débute je pense qu’il faut se tourner vers des plateformes qui accompagnent par l'humain les premiers mois, pour désamorcer des mouvements des paniques. C’est comme avoir des petites roulettes quand on apprend à faire du vélo !
On ne nait pas investisseur, on le devient en s’informant et en pratiquant.
MPP : Un dernier mot pour la fin Valentine ?
V : Je ne m’estime pas être une grande féministe. A mon sens, les écarts de comportement en tant qu'investisseur dépendent des revenus, de la région, des écarts sociaux… plutôt que du sexe. En plus, il y a aussi des hommes qui ne se lancent pas ou qui se reconnaitraient dans un investissement par projet. Tous les hommes ne sont pas irrationnels !